Ici et là, nous entendons parler de “danse du chasseur”, de “danse des semailles”…
Tiens, prenons la “danse du pêcheur”… S’agit-il des ondulations du corps d’un pêcheur qui, célébrant sur sa pirogue le succès d’une prise fructueuse, donne libre cours à son imagination débridée ? D’une danse magnifiant la création du monde et les origines aquatiques de la Vie ?
Un concept banalisé
Bien entendu, les inventeurs de la “danse du pêcheur” ne font pas référence à une telle dimension poétique. A leurs yeux, cette danse se rapproche du mime et imite une réalité éponyme : une scène
de pêche pour la “danse du pêcheur”, la vie champêtre pour la “danse des semailles”, etc. D’une simplicité déroutante, ce concept est aujourd’hui banalisé.
La danse des émotions
Or, en Afrique, l’allégresse se danse et les douleurs se dansent. Les jeunes gens se déclarent leur amour par la danse. Sur les terrains de football, de grands sportifs manifestent leur joie par la danse… Car la vocation de la danse n’est pas descriptive, contrairement au mime ou au récit. La danse est abstraction. Plus qu’un simple moyen d’expression, elle va au-delà du geste et au-delà des mots.
Pour en savoir plus :
Si sa danse bouge l’Afrique bougera, Alphonse Tierou (Ed. Maisonneuve & Larose, 2001).
“ La tradition, au sens où l’entendent les Masques de Sagesse, est une tradition créatrice qui consiste en la remise aux générations suivantes des objets reçus en garde, après les avoir enrichis. ”
Alphonse Tierou